MOT DU PRESIDENT NO 9

Bonsoir chers Amis et bienvenue pour notre RS.

En ce Mois de l’alphabétisation et de l’éducation de base, j’aimerais bien vous partager  la genèse même de ces préceptes, qui sont par ailleurs complémentaires.

En effet, Avant 1920, l’alphabétisation était essentiellement destinée à compenser chez des adultes le manque d’accès à la formation de base.

À partir de 1919, l’alphabétisation devient une priorité pour certains gouvernements. En Grande-Bretagne, le United Kingdom Report on Education présente un programme politique pour l’alphabétisation et affirme que chaque adulte a besoin de formation continue, et en Union soviétique, le Décret du Conseil des commissaires nationaux sur l’élimination de l’analphabétisme parmi les populations de l’URSS oblige « l'ensemble de la population de la République, âgée de huit à cinquante ans, et qui ne savait lire ou écrire à apprendre à le faire soit dans sa langue maternelle, soit en russe. Le concept qui est même devenu une doctrine a connu trois époques d’évolution :

1) L’alphabétisation scolarisante

L’alphabétisation fait alors partie des préoccupations et des priorités sur le plan international, mais elle ne fait pas partie intégrante de l’éducation des adultes; elle est une étape préliminaire, la conception demeure scolarisante. Dans les années 1960, les réalités changent : de nouveaux pays, anciennes colonies, intègrent les institutions internationales, entraînant une perspective du développement international. Ces changements sociaux amènent de nouvelles conceptions de l’alphabétisation. En 1960, lors de la Deuxième Conférence internationale sur l'éducation des adultes (CONFINTÉA 2), qui se tient à Montréal, on y fait le lien entre l’alphabétisation et le développement international. Reconnaissance de l’alphabétisation comme étant l’aspect «le plus urgent» de l’éducation des adultes.

2) En 1962, l'alphabétisation fonctionnelle fait son apparition. Une personne qui n’est plus analphabète est définie comme «une personne qui a acquis les connaissances et compétences indispensables à l’exercice de toutes les activités où l’alphabétisation est nécessaire pour jouer efficacement un rôle dans son groupe et sa communauté et dont les résultats atteints en lecture, en écriture et en arithmétique sont tels qu’ils lui permettent de continuer à mettre ces aptitudes au service de son développement propre et du développement de la communauté et de participer activement à la vie de son pays.» (UNESCO, 1962) Cette définition annonce un changement de la finalité de l’alphabétisation : de fin en soi, elle devient un moyen, un outil au service du développement économique. Un effet de ce nouvel objectif est que l'alphabétisation change de cible. Au lieu de cibler toute la population par des campagnes massives, on cible la population active, misant sur le développement d’un capital humain qui générera de la richesse pour permettre au pays de consolider le reste des réseaux d’enseignement.

3) L’alphabétisation conscientisante

La fin des années 1960 et le début des années 1970 voit l’émergence d’une nouvelle pédagogie militante, qui relie l'alphabétisation à la libération. Cette approche développée surtout par Paolo Freire, ouvre une troisième voie en alphabétisation. Après les approches scolarisantes et  fonctionnelle, qui partent du point de vue de l’environnement lettré et visent respectivement à combler les lacunes de l’adulte en formation ou à lui assurer un développement dans une perspective économique, l’alphabétisation dite conscientisante part du monde et du vécu de la personne analphabète. Elle repose sur une relation égalitaire entre l’intervenant(e) et l’apprenant(e) afin d’encourager l’émergence des capacités critiques, et donc transformatrices de la réalité, de ces derniers.

Vous l’aurez compris chers Amis, les débuts furent pénibles, le pas franchit est peut être  appréciable mais le chemin est encore très long. En témoigne les chiffres. Le taux d’alphabétisation des femmes à un niveau mondial, est inférieur à celui des hommes, en 2011 un rapport de l’ISU (l’institut de statistique de l’UNESCO) établissait que sur une population de 759 millions d’analphabètes les 2 tiers sont des femmes.

En conclusion chers Amis, alphabétiser au bout du compte, c’est rendre tout simplement nos communautés autonomes, c’est développer la conscience individuelle et collective, la mettre face à ces responsabilités dans ce Monde où, aujourd’hui, tout va presque à la vitesse de la lumière. Cette noble mission, les Rotariens se l’ont approprié en l’inscrivant dans nos Axes stratégiques et cela tout à notre honneur.

Et comme disait KOFFI ANAN :

« L'alphabétisation est un pont entre la misère et l'espoir. ».Alors donnons espoir chers Amis.

Sur ce, je vous remercie et bonne réunion chers Amis.


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